Des sadducéens, l’aristocratie sacerdotale de Jérusalem, pour tourner en ridicule la foi en la résurrection, inventent une « histoire drôle » dans laquelle une femme a épousé successivement sept frères… aucun n’ayant survécu à ce mariage ! La femme mourut aussi. Alors arrive leur question : « à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre les sept sera-t-elle l’épouse ?
Jésus fait remarquer que cette plaisanterie de mauvais goût suppose une conception très matérialiste de la résurrection, qu’il ne partage pas : « Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts, ne se marient pas…ils sont semblables aux anges. » (Lc 20, 35-36)
La vie conjugale supposée par leur « histoire drôle » laisserait entendre que la résurrection est une réalité « biologique ». Le message de Jésus est tout autre : les ressuscités, dit-il « sont semblables aux anges. Enseignement qui est repris par Saint Paul : « Je l’affirme, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu. » (1Cor.15, 50)
Cela ne veut pas dire que, dans la vie éternelle, il ne restera rien du mariage : il restera une communion de vie et d’amour sublimée. Nous croyons, avec toute l’Eglise, en la « Communion des Saints » … et Saint Paul, dans la même lettre aux Corinthiens, nous révèle qu’au-delà de cette vie, « l’amour ne passera jamais » (1Cor.13,8)…parce que la vie éternelle consiste à aimer : elle est l’aboutissement d’une vie où l’amour a eu la première place.
Si le Fils de Dieu est entré dans notre histoire, c’est pour manifester l’amour qui va jusqu’au don suprême. Dans le contexte familial, bien des hommes et des femmes sont prêts à donner leur vie, pour leur conjoint et pour leurs enfants.
La célébration du 11 novembre montre que la société n’est pas insensible à de telles valeurs. Au cours des guerres, beaucoup sont capables d’un tel don de soi.
Pour nous qui héritons de la paix, la commémoration du 11 novembre est une dette d’amour, l’occasion de faire mémoire de ceux qui ont risqué ou donné leur vie pour que nous connaissions la paix.