Saint-Eloi, un lieu qui nous rassemble
Humble et discrète au pied des grands immeubles voisins, notre église avec ses allures de hangar n’attire pas d’emblée les regards, son rôle est de nous accueillir et de nous ras- sembler : «Quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis là au milieu d’eux…» (Mt, 18,20).
Ce sont d’abord ses deux cloches, en haut du signal d’acier, qui nous appellent régulièrement à nous réunir pour les offices, à prier pour les défunts ou pour les nouveaux baptisés. Puis l’auvent qui s’avance vers la place pour venir nous chercher et nous accompagner à l’intérieur par de larges portes transparentes qui marquent bien l’entrée du lieu sacré, sans oublier complètement l’extérieur. Matériaux bruts, sobriété du décor, convergence de toutes les lignes horizontales concentrent l’attention vers l’essentiel : l’autel, immédiatement visible de partout sans aucun obstacle pour distraire la vue.
Un chemin de lumière dont la clarté aug- mente au fur et à mesure de l’élévation de la nef, nous y conduit. Une lumière douce, canalisée par les vitraux en verre blanc, posés en biais, oriente ses rayons vers le chœur jusqu’au panneau de gloire où les 4 toiles de Kim-en-Joong nous entraînent toujours plus haut. Le long du mur le chemin est balisé par d’autres peintures du Père Kim nous faisant passer de l’obscurité à la lumière.
Les larges allées qui convergent elles aussi vers l’autel facilitent la circulation et la participation des fidèles : processions, offrandes, lectures, témoignages.
De simples bancs en bois rayonnent autour du chœur et, mettant les participants à égalité, autorisent la communication fraternelle. Le chœur est une vaste estrade qui permet d’accueillir plusieurs prêtres, les servants d’autel, animateurs, musiciens, lecteurs. L’autel principal, table du sacrifice, et l’ambon, table de la parole sont de simples tables au piètement d’acier. La petite tente blanche, tabernacle provisoire rappelle la tente de la présence qui accompagnait le peuple hébreu au désert.
La proximité des prêtres et des fidèles permet de s’associer étroitement à ce qui est célébré et de donner toute sa force à la prière commune.
Pour retrouver la sortie, après s’être imprégné de la parole de Dieu, dès le pied de l’autel, c’est la lumière du narthex qui attire incitant à aller porter la Bonne Nouvelle à l’extérieur.
Avant de partir le grand espace sous l’orgue est l’endroit privilégié pour échanger les nouvelles entre paroissiens, il achève de réchauffer les cœurs avant de se quitter.
Saint Éloi, patron de notre paroisse
Né en Limousin à la fin du VIIe siècle, Éloi fut formé au métier d’orfèvre et monétaire dont il devint le saint Patron, ainsi que de tous les métiers se rattachant au métal, métiers qui florissaient au XIXe siècle Faubourg Saint-Antoine. Trésorier du roi Dagobert qui, selon la tradition, aurait édi- fié à Ruilly (aujourd’hui Reuilly) un manoir, Éloi fut donc vraisemblablement amené à fréquenter notre quartier.
Dans le chœur, une statue de saint Éloi haute de plus de deux mètres, a été réalisée par le sculpteur et orfèvre Jean Puiforcat pour l’exposition internationale de 1937. Saint Éloi y est représenté en évêque offrant une coupe qu’il vient de terminer.