Habituellement, en cette période de fin d’année, il y a de l’effervescence, des cœurs vibrant d’impatience, beaucoup d’émotion dans la perspective des retrouvailles familiales, des magasins bondés pour des achats de dernières minutes, des préparatifs pour vivre des moments inoubliables, des célébrations religieuses qu’on imagine très festives et joyeuses… Au lieu de cela, en cette fin d’année 2020, nous avons le moral dans les chaussettes, l’angoisse de ne plus vivre, déprime et mauvaise humeur chez de nombreux proches, des restrictions partout qui plombent le moral… Tout cela à cause de cette maudite pandémie qui nous pourrit la vie et fauche brutalement nos proches depuis le printemps dernier.
Dans ce tableau sans couleurs avec son lot de malheurs, c’est quoi l’intérêt pour nous de fêter Noël ? Dans le contexte de COVID-19, quel message Dieu veut-il livrer au monde pour nous rejoindre dans le chaos du moment ?
Commençons par nous rappeler que la naissance du Fils de Dieu s’est passée dans l’indifférence totale des habitants de Palestine, excepté le petit groupe de bergers de Bethléem. La vie du nouveau-né était menacée par un décret exterminateur du roi, condamnant la sainte-famille à l’exil forcé en Égypte. Les différents passages de l’Évangile sont jonchés de controverses, complots, soupçons, mépris, rejet, jusqu’à la condamnation à mort sur une croix de notre Seigneur. Ses premiers disciples ont eux aussi subi le même sort, en vivant dans la persécution jusqu’à leur martyre.
Et pourtant, en dépit de toutes ces oppositions et obstacles, la Bonne Nouvelle du salut est parvenue jusqu’à nous.
Ainsi, chers amis, reprenons confiance avec les paroles de Saint Paul quand il dit : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ? Non, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Rm 8, 34;39)
La Bonne Nouvelle de ce Noël confiné, c’est que rien n’arrête les disciples du Ressuscité. En effet, dans le confinement nous avons démultiplié l’Église dans nos appartements ou maisons de campagne ; même fermées nos églises ont servi de points relais pour la distribution de paniers repas aux sans-abris ; avec une jauge limitée à 30 fidèles par messe, nous avons fait preuve de pragmatisme et d’ingéniosité pour accueillir un grand nombre de nos pratiquants, etc.
Ainsi, rien n’arrête notre détermination à vivre la foi, dans le respect des mesures barrières, dans la solidarité avec nos frères et sœurs en humanité.
La Bonne Nouvelle de ce Noël confiné, c’est que rien n’est fichu ! L’espérance de Dieu arrive aux portes de nos vies. Le nouveau-né de Bethléem pousse ses premiers cris aux oreilles de notre cœur pour annoncer que nous sommes déjà sauvés de tout ce qui nous fait peur aujourd’hui. Car l’espérance, disait l’abbé Pierre, c’est croire que la vie a un sens.
Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d’année !
+P. Ghislain Mahoukou.