Dans l’évangile de ce dimanche, on est témoin d’une scène vieille comme le monde. D’une discussion de cour de récré. D’une épineuse question de protocole. D’une bataille d’ego : « en chemin, ils discutaient entre eux pour savoir qui était le plus grand. » Ah ce bon vieux désir de supériorité… A ses disciples tout penauds, silencieux parce qu’un peu honteux qu’il les ait pris en flag’ Jésus ne fait pas de reproche. Pas cette fois-ci. Bien mieux, il leur donne un tuyau dont il a le secret, un « code de triche », comme pour aller plus vite dans les jeux vidéo. « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous ! »
Cette affirmation vient ébranler notre sens commun, nos conceptions habituelles de la hiérarchie et de la grandeur. Qui veut s’élever doit s’abaisser d’autant. L’homme grandit dans le service, il s’accomplit en se donnant. C’est la grande leçon de Jésus-Christ, lui qui s’est abaissé, s’est fait le serviteur de tous, jusqu’à mourir pour que tous nous ayons la vie, la vie en abondance.
Ce renversement copernicien de perspective nous invite à une conversion du regard. A un réajustement de nos désirs. A mieux orienter nos forces, nos talents, notre intelligence au service de ce que Dieu attend de nous. Notre Créateur nous veut pleinement vivants. Et pour cela il ne nous a donné qu’un seul commandement : l’aimer et aimer notre prochain. Deux facettes d’une même médaille. A la suite du Christ, demandons au Père la force de son Esprit pour faire toujours plus sa volonté. Nous serons alors grands, grands… grands en sainteté !