On venait de crucifier Jésus et le peuple restait là à regarder…
Tu avais dit, Seigneur : Quand je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes (Jn 12, 32). Cette annonce se réalise… mais quelle tragique réalisation !
La croix est le trône où tu es élevé. Elle permet à tous de te voir facilement. Le peuple est là qui te regarde : les habitants de Jérusalem et ceux qui sont venus pour la fête de la Pâque.
Tous peuvent savoir qui tu es : Une inscription, placée au-dessus de ta tête, et écrite dans les trois langues parlées alors en Palestine, l’indique : Celui-ci est le roi des Juifs !
Tu avais précisé à Pilate : Mon royaume n’est pas de ce monde. C’est vraiment clair sur le Golgotha ! Mais le monde ne veut pas de toi :
– Le peuple reste là à regarder… Il n’intervient pas pour te défendre. Ce peuple, qui a si souvent bénéficié de tes bienfaits, ne réagit pas.
– Les chefs ricanent… Ils savourent leur vengeance, manifestant ainsi le fond de leur cœur mauvais et jaloux.
– Les soldats aussi se moquent… Encouragés par l’attitude des responsables, ils se laissent aller à leurs instincts les plus bas…
Au milieu de cette populace déchaînée, une seule voix s’élève, celle d’un bandit condamné à mort qui ose dire : Lui, il n’a rien fait de mal !
En plus de Marie, de Jean et de quelques femmes fidèles, voilà tout ton Royaume, ô Roi des Juifs et Roi du monde !
Est-ce mieux aujourd’hui ? Le monde ne veut pas de toi, Seigneur. Ton amour est trop exigeant. Cet amour nous conduit à partager tes sentiments, à nous oublier, à nous donner jusqu’au bout, jusqu’à la croix : Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie…
Par l’Eucharistie, mémorial de ta mort, tu nous fais vivre aujourd’hui le mystère d’amour du Calvaire : C’est mon Corps livré pour vous, c’est mon Sang versé pour vous !
Attire à toi tous les hommes, Seigneur ! Donne à tous de savoir te regarder avec confiance et amour !
Pierre Duvillaret
(La Croix du 27/09/2016)