Face à la vision populaire qui le perçoit comme un envoyé de Dieu ou un simple prophète, Jésus incite son entourage à se prononcer clairement sur sa personnalité.
Car nul ne peut suivre Jésus Christ sans connaître sa véritable identité. La confession de foi de Pierre est sans équivoque. Elle donne à Jésus son exacte identité : « le Messie », Mashiah en Hébreux, traduit en Grec par « le Christ », littéralement le « consacré », celui que Dieu envoie pour établir son règne sur terre, de façon décisive.
Mais Jésus n’est pas le Messie nationaliste attendu par une bonne partie de ses contemporains. Le chemin qui doit le conduire à la gloire du Père doit passer par celui de la croix, du serviteur souffrant évoqué par la première lecture. Cette conception d’un Messie souffrant a choqué les disciples : Pierre, le premier. Comment peut-on suivre un maître qui court sciemment à sa perte ? Pierre va tenter de l’en dissuader mais Jésus n’hésite pas à le qualifier de Satan, littéralement « l’adversaire » ; celui qui pousse les hommes à se soustraire à la volonté de Dieu.
Pour Jésus, quiconque veut être son disciple devra le suivre jusqu’à la croix. Être disciple, c’est conformer sa vie à celle de Jésus le Christ en ce point focal de la croix. La foi n’est donc pas adhésion intellectuelle à des idées, à des principes, mais une relation interpersonnelle. Avoir foi au Christ crucifié, c’est porter aussi notre croix et prendre le risque de le suivre là où il est passé en empruntant le chemin du serviteur. Qu’il nous en donne la grâce !