Cela ne s’arrête pas. On pensait en avoir terminé avec les fêtes pascales et voilà qu’on nous rajoute la fête de la Sainte Trinité et maintenant celle du Saint Sacrement. Avec toutes ces fêtes, on est un peu désarçonné et on ne sait plus où donner de la tête. On se méfie même de cette fête. Elle rappelle des images triomphalistes d’une certaine Église catholique avec des processions, des chars de fleurs, des enfants habillés en angelots.
Et pourtant, dès le début de l’Église, il y avait un goût, une passion pour le Saint Sacrement. Il y avait tout d’abord la conviction qu’on ne pouvait pas priver les malades et les absents de cette communion au pain consacré. Dès les premières discussions entre chrétiens et païens, on précise qu’après la messe, des fidèles vont porter aux malades et aux infirmes ce pain eucharistié, comme on l’appelait alors. Ce pain donc était porté précieusement parce que les chrétiens étaient conscients que c’était beaucoup plus que du pain. C’était la présence du Christ ressuscité qui était ainsi partagée avec les plus démunis, les malades et les isolés.
Et cela nous rappelle une chose importante, c’est que, si nous sommes ici rassemblés, ce n’est pas tout d’abord par amitié ou sympathie, mais parce que nous reconnaissons que nous, chacun d’entre nous, nous sommes sauvés par Dieu. Ce qui nous rassemble, ce qui nous réunit, c’est la conviction que sans Dieu notre vie n’a pas de sens, mais que, grâce à lui, nous formons tous une grande famille, celle des enfants de Dieu.
Et il y a enfin une très belle image, un très beau geste : nous sommes invités à recevoir le corps du Christ dans le creux de la main et Cyrille de Jérusalem dit qu’alors nous présentons nos mains comme le trône de Dieu. Ce n’est pas nous qui saisissons Dieu dans nos doigts. C’est lui qui vient parmi nous et transforme nos mains, notre corps, notre vie en trône divin. Soyons dignes de cet honneur. Recevons le Bien-aimé pour être transformés par lui.