Vous est-il déjà arrivé de chercher désespérément et pendant longtemps un objet que vous avez pourtant devant les yeux ? Une montre, peut-être que vous avez au poignet ? ou une paire de lunettes que vous portez au bout du nez ? ou encore une clef que vous avez dans la main ? Si c’est le cas, rassurez-vous ! Le monde compte beaucoup plus de personnes distraites que vous ne pensez.
Pendant que je m’habille un matin dans la sacristie d’une communauté religieuse où j’ai l’habitude de célébrer l’Eucharistie, je m’aperçois qu’il manque l’étole sur la chasuble préparée par les sœurs. Un peu agacé, j’ouvre précipitamment les armoires à la recherche du vêtement liturgique. Peine perdue : l’étole ne se trouve nulle part. Finalement, je décide d’endosser directement la chasuble sans revêtir d’abord l’étole. La chasuble dans la main, je m’approche du miroir et c’est alors seulement que je découvre que l’étole était là à mon coup, là où je l’avais déposée sans même y penser. Je souris de soulagement mais aussi de honte : chercher ce que j’ai déjà revêtu ! Mais n’est-ce pas précisément le drame de tant de chrétiens qui ne savent plus ce qu’ils ont fait de leur baptême et qui cherchent désespérément un sens à leur vie chrétienne ? En cette fête liturgique du baptême de Jésus, prenons donc le temps de redécouvrir ensemble la beauté et la dignité de cette grâce qui nous a été accordée, qui nous lie à Dieu et aux autres humains, devenus nos frères et sœurs, et que nous laissons distraitement traîner sur nos épaules.