« J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » Ce verset des Actes des Apôtres, inspiré par deux textes, l’un d’Isaïe et l’autre de l’Évangile selon saint Luc, nous interpelle fortement. Dans l’Antiquité, chaque peuple du Proche Orient avait ses dieux propres, aussi, était-il difficilement envisageable de penser qu’une même divinité puisse être reconnue par plusieurs peuples. Les Hébreux l’ont cru souvent. C’est pour cela qu’ils emportaient l’Arche d’Alliance au combat, pour que leur Dieu soit avec eux et si l’Arche était prise, c’était la catastrophe et la défaite assurée. Ils n’agissaient pas différemment de leur voisins qui faisaient suivre leurs dieux.
Aussi affirmer que le Seigneur puisse être la lumière des nations, est une idée révolutionnaire dans ces milieux. On ne peut plus invoquer contre son adversaire un Dieu qui est aussi le sien !
Cela peut nous étonner aujourd’hui. Et pourtant !… n’avons-nous pas tendance parfois à assimiler une appartenance à un groupe, à un peuple avec sa religion ?
Ne condamnons pas trop vite ces juifs qui s’enflammèrent de jalousie, nous risquerions de nous condamner nous aussi, lorsque nous n’admettons pas que d’autres personnes servent le Seigneur dans des modes différents des nôtres. Ne nous laissons pas accuser par Saint Paul de rejeter la Parole et ainsi de ne pas nous juger dignes de la vie éternelle. Espérons plutôt qu’il nous affirmera que, grâce au Seigneur le salut parvient jusqu’aux extrémités de la terre, et qu’entendant cela, avec les païens nous soyons dans la joie et rendions gloire à la parole du Seigneur .