Cette joie proclamée par le prophète Isaïe et par saint Paul a quelque chance de paraître surfaite à certains d’entre nous. La maladie ou le décès d’un proche ne nous porte guère à nous réjouir.
Cependant, nous sommes appelés à méditer sur le don de Dieu : avec le Seigneur, nous ne sommes jamais perdants. Même dans l’extrémité absolue, la mort, nous avons l’espérance de ressusciter.
Mais sans aller jusque là, nous connaissons beaucoup de situations qui sont pour nous des impasses, dans la vie familiale, dans le travail ou l’impossibilité de travailler, dans la maladie, dans le handicap… La liste est interminable.
Cependant les textes de la liturgie nous invitent à regarder d’abord en nous : si nous avons l’impression d’être dans une situation désespérée, ce désespoir ne vient-il pas du fait que nous nous trouvons dans l’incapacité d’atteindre les buts que nous nous étions fixés ? Autrement dit, ces buts ne reposaient-ils pas seulement sur notre désir d’obtenir les résultats attendus par nos propres forces ?
Nous voulons bien que le Seigneur vienne à notre secours dans les moments d’angoisse, mais nous aimons bien aussi montrer que nous sommes assez habiles pour nous tirer nous-mêmes des mauvaises situations.
S’il est tout à fait légitime d’agir en êtres responsables, nous devons garder l’humilité de reconnaître que sans la grâce de Dieu nous ne sommes rien. Jean le Baptiste le rappelle aux personnes qui viennent recevoir le baptême. Lui-même vit dans un grand dénuement et il appelle à rejeter ce qui en nous conduit à la mort et à nous convertir pour aller vers la Vie.