Ce week-end est dédié à l’accueil des nouveaux paroissiens dans notre communauté.
« Accepter va plus loin qu’écouter mais si on l’écoute en vérité, déjà l’autre se sent accepté. Les deux sont indissociables. Il faut commencer par écouter pour être sûr qu’on accepte l’autre tel qu’il est et non tel qu’on se l’imagine. Car cela aussi arrive et procure de grandes déceptions un jour : c’est très fréquent dans les couples. Découvrir que l’autre n’est pas tel que je me le suis imaginé peut provoquer une crise grave ou au contraire une découverte trop tardive. Mais l’avait-on suffisamment écouté ?
Accepter l’autre dans sa différence va entraîner en moi un changement, va me déplacer. Vivre à deux, vivre à trente, n’est pas la même chose que vivre seul ! Suis-je prêt à changer, non seulement durant les quelques mois de postulat, mais tous les jours de ma vie ? L’évangile nous appelle sans cesse à nous convertir, c’est-à-dire à changer, mais aussi à tout quitter, à partir…pour suivre quelqu’un. La vie est à ce prix. On ne comprend pas toujours le pourquoi ni où l’autre m’entraîne. On comprendra plus tard ! Il faut savoir faire un bout de chemin avec l’autre, s’il me sollicite.
(…) L’important pour un être vraiment libre est de pouvoir construire sa vie au lieu de la subir. Or, si je subis des évènements sans adhésion intérieure, sans oui profond, je ne crée plus mon histoire. Je perds ma liberté de décision, je ne suis plus capable d’inventer ma vie. J’ai alors l’impression qu’on m’a volé ma vie, que d’autres ou les évènements en ont décidé à ma place. La vie chrétienne, mais encore davantage la vie religieuse, est espérance, espérance d’avenir, espérance de transfiguration, de résurrection. Pour cela je dois laisser l’inouï de la Résurrection entrer dans ma vie. »
Dom Victor – Abbaye Notre-Dame de Tamié
L’évangile de ce dimanche peut se résumer en une phrase : Que faut-il tailler dans ma vie pour qu’elle y gagne en fécondité ? Ce à quoi nous sommes appelés, c’est à la vie en abondance, sans déclin. Et sur ce chemin, chaque deuil à nos mauvaises habitudes peut aider à faire grandir cette vie en plénitude.
P. Ghislain Mahoukou