A trois reprises pendant l’année le peuple Juif se rendait en pèlerinage à Jérusalem, pour Pâque, Pentecôte et la fête des Tentes. Ceux qui ne pouvaient pas quitter leurs occupations pendant plusieurs jours, en raison du travail ou de leur manque de piété, privilégiaient la fête de Pâque pour se rendre en pèlerinage dans la cité sainte et participer aux sacrifices du Temple.
Cléophas et son compagnon repartent de leur pèlerinage dépités. Depuis de longues années ils prient lors du repas pascal pour la venue du Messie, chaque année ils ont terminé ce repas en s’exclamant : « l’an prochain à Jérusalem ». Cette année-là devait être la bonne, d’ailleurs ils avaient acclamé leur maître comme un Messie, comme un nouveau Roi lors de l’arrivée des pèlerins dans la ville sainte. Tout ne s’est pas passé comme prévu.
Leur vie ne sera-t-elle qu’un long pèlerinage, chaque année recommençant dans l’espérance de la venue du Messie ? Depuis les patriarches leur vie n’est qu’une longue route. Sur leur route celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie les a rejoints. Leur pauvre route fatiguée vers leur maison s’est transformée en chemin éternel vers la maison du Père.
Leur chemin est devenu une liturgie, celle que nous célébrons encore : Jésus nous interprète les Ecritures, puis il rompt et nous donne le pain pour notre marche. La liturgie nous emmène en pèlerinage vers le ciel, et transforme toute notre vie en pèlerinage, procession et liturgie qui peu à peu, pas à pas nous conduit jusqu’aux portes de la Jérusalem céleste.
Le Christ nous transforme en pèlerins à travers le monde, uni à Lui nous traversons la cité terrestre n’ayant comme véritable but que la Cité Céleste. Non plus seulement homo sapiens, mais homo viator, homme en route vers le Ciel.