Venons-en à la seconde partie de cet évangile, cette belle parabole du figuier planté au milieu des vignes et qui n’avait pas encore produit de fruits.
La première chose qu’il faut dire, c’est que Dieu désire que nous portions du fruit (…) Cela veut dire que Dieu espère une fécondité de notre vie. Et il peut y avoir bien des formes de fécondité : à côté de la procréation et de l’éducation d’un enfant, il y a aussi le rayonnement d’une vie, qui donne à d’autres d’avancer sur le même chemin, comme Mère Teresa ou sœur Emmanuelle et bien d’autres anonymes. Pour un chrétien, donner du fruit suppose que nous soyons proche du Christ : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte du fruit en abondance, car en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5).
La seconde chose que suggère la parabole, c’est hélas le constat de notre faiblesse. Certes, nous portons quelques fruits, mais peut-être pas en rapport avec ce que nous avons eu la chance de recevoir (…) Mais face à notre faiblesse, il y a l’infinie patience de Dieu exprimée à travers cette parole du vigneron : « Laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. » On peut noter dans cette parole d’une part que Dieu sait attendre, mais aussi que cette attente est active (…) Bien plus que la patience envers ce figuier, il faut dire que le vigneron fait confiance à l’arbre ; il met en lui son espérance. C’est donc une magnifique parabole sur l’attitude de Dieu envers chacun de nous. Dieu n’est pas seulement patient au sens où il attendrait un changement dans nos comportements stériles, il croit en nous, il croit que nous pouvons devenir féconds, il nous fait confiance.
Maurice Fourmond dans « Parole de Dieu pour ma vie » Tome 1.