Il en a de bonnes Jésus, si nous prêtons, non seulement nous voulons retrouver notre bien, mais nous espérons, s’il s’agit d’argent, obtenir des intérêts. Or, Jésus nous déclare : « Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? »
En plus, c’est bien le même Jésus qui vante les mérites des serviteurs qui font fructifier l’argent qui leur a été confié (parabole des talents, Luc 19, 12-27). Rapidement, la différence nous saute aux yeux : dans le passage d’Évangile de ce dimanche, le Seigneur s’adresse à nous de façon directe, alors que la parabole est un exemple pour nous faire découvrir la vérité, elle n’est pas à prendre à la lettre.
Aussi ces propositions de conduite peuvent-elles nous paraître impossibles à réaliser. Elles nous donnent l’impression de faire appel à un idéal que nous sommes incapables d’atteindre. En cela, nous n’avons pas tout à fait tort. Sans la grâce de Dieu, nos efforts seront toujours en partie vains. Par contre, nous pouvons toujours être disponibles à la grâce de Dieu. Et voilà où naît le problème, nous mettons un frein à ce don du Seigneur.
Jésus ne nous appelle pas à être indifférents aux biens matériels, il nous demande de relativiser : quels sont les biens les meilleurs pour nous, ne penser qu’à nous enrichir et consolider notre sécurité ou reconnaître que nous ne sommes que les gérants des biens terrestres et que ces biens sont à partager entre tous ? Alors la lumière apparaît pour nous : « la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
Et nous savons bien que cette mesure aura comme étalon la vie éternelle.