Ce cri de désespoir poussé par les disciples qui sentent le danger de la mort peut être aussi le nôtre au grand pic de la pandémie. Oui, nous avons tremblé pour nos proches, nos amis et peut-être même pour nous-même. Nous avons oublié que nous n’étions pas seuls à bord ; effet, nous avons emmené Jésus « comme il était » dans notre barque. Pas étonnant qu’il « pionce » « sur un coussin à l’arrière » pendant que ses amis luttent pour leur survie. On peut imaginer la rafale du lac de Tibériade qui claque sur la voile et couche la barque sans qu’on s’y attende. Pour dormir aussi paisiblement, Jésus devait être littéralement épuisé par la fatigue. À moins qu’il y ait une autre raison ; un message caché ! J’y vois deux pistes de méditation : 1. Jésus nous invite à un sursaut de confiance lorsqu’il embarque dans notre vie. « Qui pourrait nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? » (Romains 8,35). 2. Les tempêtes de la vie peuvent parfois dérouter, déconcerter ; par conséquent nous devons nous laisser conduire par Dieu, jusqu’à ne pas savoir où cela peut nous mener.
Au bout de cette année pastorale, en dépit de la crise sanitaire dont on n’est pas encore sorti, ne nous privons donc pas de rendre grâce, de profiter de beaux moments de convivialité et de retrouvailles pour raffermir nos liens fraternels, dans le respect des consignes sanitaires. Adressons tous ensemble un message de gratitude et de reconnaissance à ceux qui nous quittent ou terminent leur mission parmi nous. Souhaitons tout particulièrement au Père Anatole notre amitié fraternelle et notre soutien pour sa nouvelle charge de curé à Notre-Dame de Bercy. Qu’il n’oublie pas que le Christ est couché à l’arrière de la barque de l’Église ; c’est Lui qui fera tout, avec lui et ses équipes de laïcs, pour que le vent des appréhensions retombe vite et que la mer des changements à venir se calme.
Cher Anatole, bon passage vers l’autre rive !
Chers paroissiens, bel été au soleil !