Une lettre de la SNCF m’apportant des informations sur ma carte senior est illustrée d’une photo. A sa vue, je me suis dit immédiatement : « Oh ! Une crèche actuelle ! » Et au fond de moi-même, j’ai remercié l’auteur de cette composition qui, volontairement ou non, a contribué à faire sentir le mystère de Noël à une époque où les crèches ont déserté les devantures des magasins et ont créé des polémiques dans les lieux publics. Cette illustration représente tout simplement un bébé avec sa mère et son père.
Il y a quelques années, j’aurais été très critique avec ce genre de manifestations, condamnant l’usage commercial de la naissance de Jésus. Aujourd’hui, alors qu’à la vitesse de l’éclair une grande ignorance du fait religieux s’est instaurée parmi nous, je souhaite que ce genre de signes n’entretiennent pas un imaginaire nostalgique (souvenons-nous de Jacques Brel racontant la crèche : « Ce serait si beau si c’était vrai ! »), mais puissent provoquer des questions et permettre des réponses enrichissantes.
La méditation sur la naissance de Jésus et sur la place de Marie et de Joseph n’a jamais été banale et l’est d’autant moins aujourd’hui que les questions sur la famille et ses bouleversements sont de plus en plus présentes.
En général, les images de crèche nous invitent à penser à une famille qui a certes des problèmes comme toutes les familles, mais une famille qui, à l’intérieur d’elle-même vit une paix et un amour indestructibles. Et bien sûr, cela ne nous semble guère réalisable. Cependant, ce serait une erreur de nous arrêter aux apparences : la famille de Jésus est atypique, et celle d’Abraham vit pas mal de difficultés.
Quelles que soient les formes de vie que prennent nos familles, ces grands précurseurs nous disent tout simplement qu’il n’y a qu’une seule voie : écouter le Seigneur et, avec sa grâce, accomplir ce qu’il nous conseille.